
L’appli de partage de média la plus ultra tendance chez les jeunes, c’est Snapchat. Les ados en sont dingues alors, que vous soyez parent désemparé ou trentenaire trop sérieux, en lisant ces lignes vous ne pourrez plus être taxés de ringardise, voici les arcanes du phénomène…
Un jouet qui fait fureur…
A l’origine Snapchat c’est fait pour envoyer des photos et des vidéos censées s’autodétruire au bout de 10 secondes maximum après réception. Depuis peu, une messagerie instantanée et la possibilité de conversations vidéo live ont été ajoutées, en plus de la possibilité d’envoyer des photos enregistrées sur son portable.
Une géométrie spatiotemporelle variable
L’envoi d’un média est signalé par un triangle, rouge pour une photo, violet pour une vidéo. A la réception, c’est un carré qui signale l’arrivée du média et, lorsqu’on l’ouvre, la couleur disparaît, il ne reste que la forme géométrique. Il faut également paramétrer la durée – entre 1 et 10 secondes- pendant laquelle il sera visible par le destinataire…
Pour les experts, il existe une fonction « Notre histoire » permettant de partager plusieurs photos et vidéos pendant 24 heures et, avec plusieurs amis qui collaborent en apportant leurs propres médias. C’est une extension de « Mon histoire », qui permettait déjà depuis octobre dernier de lier les photos et vidéos en un seul document avant de l’envoyer aux amis.
Il y a aussi un petit côté « indiscrétion programmée » : les amis snapchatters peuvent voir quels sont les 3 préférés parmi eux, ceux à qui on envoie le plus de médias… Revers de la médaille, la jalousie pointe facilement le bout de son nez : « Hey, c’est qui celui-là ? »…
L’autre truc indiscret, c’est qu’il n’est plus possible d’utiliser SnapCrack pour faire une capture d’écran sans que le destinataire soit avisé car son média apparaît dans « dossier ». Désormais Snapchat renoue avec son principe de départ, les Xfiles sont peut-être pornos, ils ne sont plus ignorés pour autant…
Le syndrome du « Social network addict »
Si vous observez bien un snapchatter, vous pourrez constater : il prend des photos/vidéos de tout et n’importe quoi, des selfies, des duckfaces (selfie + grimace) et en privé, sûrement des choses pas racontables. Seul il pouffe, en groupe il rit (souvent beaucoup) de sa bonne blague.
Ensuite, notez bien les quelques secondes d’un silence lourd et tendu qui précèdent de nouveaux éclats de rires, alors que vous êtes sûr qu’il n’a pas encore reçu de réponse. En fait, le signal d’envoi « triangle » c’est décoloré, indiquant que son correspondant a ouvert le média…
Maintenant, il va guetter la réponse et en attendant, il spécule en silence ou bruyamment, toujours selon qu’il est seul ou pas… Il faut savoir que pour l’ado survolté (chez les plus vieux aussi !) Snapchat est un excitant de première. Une sorte de masturbateur qui frustre juste ce qu’il faut pour faire monter la pression…
C’est le côté éphémère qui est en cause, à moins de faire une capture d’écran, impossible de revoir la photo ou la vidéo reçue et, même en 10 secondes, il faut un œil et une cervelle bien entraînés… Jeune quoi ! Attention, on en voit même pleurer de rage autant que d’impatience et, c’est ça qu’ils aiment…
Difficile de dire si aujourd’hui Snapchat est plus populaire que Tinder, le but n’est pas vraiment le même, la moyenne d’âge des utilisateurs non plus. Par contre, ils peuvent se compléter agréablement : on se rencontre avec Tinder, après on s’envoie des sextos avec Snapchat…